<173>Qui cachait ses travers ou son humeur fantasque,
Repousse l'amour-propre en son cœur renaissant,
Qui flatte ses désirs et blesse en caressant.
Je vois que vous pensez que toute comédie
Reprend le ridicule et réforme la vie.
Oui, mais ce jeu plaisant, quelquefois trop bouffon,
Effleure nos défauts, sans attaquer le fond;
On y cherche un bon mot qu'aiguise la satire,
Ce n'est point un sermon, au théâtre on veut rire.
Montrez-moi, s'il se peut, un mortel vicieux
Que votre comédie ait rendu vertueux;
Non, cet auguste emploi ne fut point son partage,
Qui veut se corriger trouve un pénible ouvrage;
C'est le combat interne et la réflexion
Qui nous font approcher de la perfection.
Oui, notre vrai bonheur et notre récompense,
C'est d'établir la paix dans notre conscience;
Sweerts, de vos vains plaisirs on ne doit s'occuper
Que lorsque du travail il faut se dissiper.
A Potsdam, 25 août 1749.