<21>Malades, sains, dispos, perclus :
Non, ce n'est point votre éloquence,
C'est l'aveu de ma conscience
Qui décide de mes vertus.
Louis, qui fit trembler la terre,
Ce roi, dont on craignait le bras,
Louis était grand à la guerre,
Et très-petit aux opéras.a
Tous ces monuments de sa gloire
Qu'un roi consacre à sa mémoire
Rendent son triomphe odieux,
Et je méconnais sur le trône
Le conquérant de Babylone
Lorsqu'il se dit le fils des dieux.
Réveillez-vous de votre ivresse,
Rois, princes, savants et guerriers,
Et subjuguez une faiblesse
Qui flétrit vos plus beaux lauriers;
Voyez l'océan du mensonge
Où votre aveugle amour vous plonge :
Vous vous noyez par vanité.
Que votre âme, au flatteur rebelle,
Brise le miroir infidèle
Qui lui cache la vérité.
O Vérité pure et brillante,
O fille immortelle des cieux,
De la demeure étincelante
Daignez descendre sur ces lieux;
La lumière est votre partage :
Dissipez le sombre nuage
a Voyez t. III, p. 192, et t. VIII, p. 162 et 313.