<4>Des noirs flambeaux de Tisiphone
Animant les sombres lueurs,
Tu les agites près du trône,
Qui disparaît sous leurs vapeurs;
Et dès que ta fureur l'assiége,
De l'innocence, qu'il protége,
Il n'entend plus les tristes cris;
Bientôt, complice de ton crime,
Le trône, en te servant, opprime
Tous ceux que ta haine a proscrits.
Du masque de la politique
Tu couvris tes difformes traits;
L'audace de ta langue inique
Aux rois intenta le procès;
D'un mugissement effroyable
Contre moi ta haine coupable
Fait retentir toutes les cours;
Désormais l'âme des ministres,
Tu changes, ô projets sinistres!
En sobres nuits leurs plus beaux jours.
Ainsi l'agile renommée,
Pleine de tes discours pervers,
De ta rage, qu'elle a semée,
Empoisonne tout l'univers.
De ses nouvelles affamée,
L'Europe, avalant la fumée
Qu'exhale son souffle infecté,
Dans les erreurs où tu la plonges,
Prend les oracles des mensonges
Pour l'arrêt de la vérité.
Ta rouille s'attache sans cesse
Aux noms célèbres et fameux;
Leur beauté trop brillante blesse
Tes yeux louches et ténébreux;