<XI>et pour prévenir, autant que possible, toute interprétation fâcheuse, le Roi y a ajouté l'Ode à la Calomnie et les Stances, paraphrase de l'Ecclésiaste; de sorte que ces Poésies diverses, outre l'Avant-propos de l'Éditeur, en prose, et l'ancienne Préface en vers, contiennent onze Odes, les Stances, paraphrase de l'Ecclésiaste, vingt Épîtres, et l'Art de la guerre.
Cette édition officielle fit grande sensation. Le poëte seul en était mécontent; il était fâché d'avoir été obligé de supprimer ce qu'il appelait ses « pensées légitimes; » aussi, dans une lettre encore inédite, adressée au marquis d'Argens, le 20 février 1760, il qualifie de « bâtardes » ses Poésies diverses, et leur refuse « le titre de philosophie. »
Tels sont les motifs qui nous ont engagé à prendre pour base de notre édition, non les Poésies diverses, mais le tome 1 des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, de l'an 1752, et le tome III des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, de l'an 1750. C'est donc avec raison que nous avons donné à notre première section le titre de la rédaction primitive du Roi.
Nous avons fait entrer dans notre t. I l'Avant-propos de l'Éditeur, l'Ode à la Calomnie et les Stances, paraphrase de l'Ecclésiaste; nous avons placé sous le texte toutes les variantes des Poésies diverses, recueillies dans l'édition in-4 de 1760 et dans l'édition petit in-8 de 1762, qui sont entièrement conformes. L'édition in-8 de 1760 est beaucoup moins correcte, parce que le Roi en avait trop hâté l'impression.
Dans ce premier volume, les Odes portent chacune deux numéros, dont l'un est celui des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, édition de 1702, et l'autre, entre parenthèses, celui des Poésies diverses, publiées en 1760. Les Stances, paraphrase de l'Ecclésiaste, sont ajoutées aux Odes, mais elles n'ont pas de numéro.
La plupart des poésies de ce volume et du volume suivant sont accompagnées de la date de la composition ou de la correction. Nous avons puisé ces dates dans des autographes d'une rédaction antérieure. Les dates mises entre parenthèses ont été empruntées de la correspondance du Roi avec Gresset et Voltaire, et, pour les Stances, paraphrase de l'Ecclésiaste, des Mémoires (manuscrits) de Henri de Catt.
On sera peut-être étonné de trouver, dans plusieurs passages des