<118>pute littéraire qui te surviendra, braque ta grosse artillerie contre ton adversaire, et crie-lui : Ultima ratio Jordani!a
Je suis icib depuis quelques jours; je ne vois que des remparts, je n'entends que le tonnerre des fusils, je ne me promène que dans des mines, et je ne respire que du soufre. Que peux-tu attendre de moi sinon une lettre bien martiale? Cependant je compte de retrouver à Berlin des plaisirs plus doux et d'y souper gaiement entre Mécène-Jordan et Pollion-Césarion. Adieu, mon ami; profite du temps, car il s'envole.
a Allusion à l'inscription Ultima ratio regis, que Frédéric fit mettre sur ses canons dès 1742. On lisait sur ceux de Louis XIV : Ultima ratio regum. Voyez t. I, p. 251; t. VIII, p. 180 et 332, et t. IX, p. 163.
b Cette lettre a été écrite à Neisse, le 4 août 1743. Voyez Friedrichs des Zweiten Königs von Preussen hinterlassene Werke. Aus dem Französischen übersetzt. Berlin, 1789, t. I, p. XXV, et t. VII, p. 335.