<174>Chasot le pare, il atteint son cheval,
Qui, trébuchant, se laisse choir à terre.
Chasot tomba comme un coup de tonnerre.
D'abord l'Hongrois veut saisir son rival;
Le brave Ruescha le voit, et le repousse.
Au preux Chasot il n'arriva de mal,
Si ce ne fut d'estropier son pouce.
Il se relève et monte un polonais.
En attendant, le vigilant Hongrois
Détache, et fait, par une marche adroite,
Du Prussien tourner le camp à droite.
En même temps, pour cacher ses projets,
Il escarmouche, harcèle à sa manière,
Pour que son monde, arrivant par derrière,
Puisse saisir le gros marquis français.
De ce côté, selon les conjectures,
Les Prussiens avaient pris leurs mesures.
Le bon Charlot et ses Autrichiens
Examinaient par de longues lunettes
Tout le combat de ces braves athlètes,
Croyant charger Valori de liens.
De tous côtés alors les Prussiens
Fondent serrés sur l'ennemi, qui plie.
L'Hongrois le voit, il court, il parle, il crie :
Hussards, à moi! qu'ici l'on se rallie!
Ce n'était plus qu'une confusion;
Des Prussiens la redoutable épée
Du sang uhlan était toute trempée.
Très-grande en fut alors l'effusion,
Et dans l'horreur qu'offrit cette déroute,
On ne voyait toutes parts sur la route
Que bras coupés, que morts et que mourants;
Pour échapper à l'ardente poursuite,
Chacun hâtait sa course dans sa fuite.
Muse, dis-moi comment en ces moments
Chasot brilla, faisant voler des têtes,
a Voyez t. III, p. 69 et 173.