<205>Elles pouvaient par leurs cris adoucir
Et la panthère, et le tigre farouche.
Ces scélérats, qui n'avaient le cœur bon,
Ni plus ni moins remuaient du croupion;
On aurait dit, voyant ces mœurs étranges,
Que les démons y violaient des anges.
A ces plaisirs ces brutaux, ces félons
Font succéder la plus crasse débauche :
Rassasiés des délices connus,
Ils enfilaient la route par la gauche,
Et s'enivraient de plaisirs défendus;
Enfin, lassés de leur sale aventure,
Car on revient trop tôt de ces abus,
Buvaient du vin autant que la nuit dure.
Franquin surtout écumait de luxure,
Et le souper touchait à sa clôture,
Quand des pandours viennent, tout morfondus,
Donner avis d'une belle capture.
Aux champs voisins, ces brigands avaient pris
Un grand troupeau d'agneaux et de brebis,
Poulets, cochons, cierges d'une chapelle,
Et du curé la gentille donzelle,
Et du bailli la fille encor pucelle,
Et maints ducats, dont ils ne dirent mot.
Sur l'intérêt, ce n'est chose nouvelle,
Même un pandour pour voler n'est pas sot.
Il faut d'abord qu'on règle les partages :
« Pour nous seront, amis, les pucelages;
A ces pandours, dit Franquin, nous laissons
Le brandevin, les vaches, les cochons. »
En mugissant, la grotte fait entendre
De leurs clameurs répétées dans l'antre
Les insensés et bourdonnants échos.
Ils crient tous : Renonçons au repos!
Lors les pandours quelques porcs gras tuèrent,
Et par morceaux égaux les partagèrent;
Cherchent du bois; des veines d'un caillou