<209>Sont en vos mains, ô Franquin généreux!
Cette beauté de grâces tant ornée,
Et ces appas divins et merveilleux,
Seront-ils donc, dans ce séjour funeste,
Abandonnés au désir immodeste
De l'impudique et du premier venu?
Ah! respectez son âge et sa vertu,
Et rendez-lui sa liberté première. »
- « Pauvre Français, dis plutôt ton bréviaire,
Répond Franquin, en se moquant de lui;
De violer c'est la mode aujourd'hui. »
- « Mais, répliqua d'une façon soumise
L'autre en rêvant, d'un moyen je m'avise;
S'il vous plaisait d'accepter de l'argent,
Je payerais à beaux deniers comptants
La liberté de cet astre adorable. »
Ce marché-là plut fort à ce brigand.
« Oui, lui dit-il, si tu m'en donnes ... tant.
Qu'elle aille alors, pucelle invulnérable,
Dans sa maison rejoindre son amant. »
Pour cette fois, intérêt détestable,
Tu fus du moins aux humains secourable;
Car tu sauvas des mains d'un insolent
La jeune Aurore, aussi belle qu'aimable,
Sans qu'on lui fît d'outrage en ce boucan.