<226>Ta peau demain sera dûment rôtie.
Il dit; d'abord les sbires en prison
Me font rentrer après ce beau sermon.
Bien mal me prit de ma triste aventure;
J'ai de tout temps fort haï la brûlure,
Et ne voyant nul besoin de mourir,
A mon patron me fallut recourir.
Ah! bon patron, lui dis-je, ah! saint Étienne,
Me verras-tu cruellement périr?
Si chez l'Anglais j'abordai, non sans peine,
Si ton pouvoir daigna me secourir,
Si ton autel fut orné de mes cierges,
Dans ce péril ne m'abandonne pas.
Le paradis est tout rempli de vierges,
Nous n'en voyons presque point ici-bas;
J'en ai voulu, pour ma part, tâter d'une,
Et ce phénix, difficile à trouver,
Dans ce couvent, lieu de mon infortune,
Heureusement s'est laissé déterrer.
Ah! mon bon saint, faut-il tant de tapage,
Pour plus ou moins que soit un pucelage?
J'ai même ouï des gens de grand renom,
Au pucelage ayant quelque scrupule,
Qui, le traitant de fou, de ridicule,
Ne le croyaient qu'un être de raison.
Si cependant j'en eus un en partage,
Ne m'enviez, bon saint, cet avantage;
Je n'ai jamais cueilli que cette fleur;
Si m'en croyez, détournez mon malheur.
Je me prosterne, et les cieux m'exaucèrent,
De la prison les fondements tremblèrent;
Tout radieux, le saint, fendant le mur,
Me dit : Mon fils, je lis dans le futur.
Oui, les destins qui sur tes jours veillèrent
Bien des revers encor te préparèrent,
Et des honneurs aussi te destinèrent.
Un jour, ton nom, dans un poëme obscur,