<248>Vit tous ses champs de nos Persans remplis.
De tous côtés nos soldats l'environnent;
Dès que Thamas eut donné le signal,
Nous combattons, et les assauts se donnent.
Les Persans font un effort général;
Les habitants, à nos efforts revêches,
Font de leur mur sur nous pleuvoir des flèches.
Nous méprisons et leurs traits, et le sort;
Contre le mur on posa mille échelles,
On assaillit, on chassa ces rebelles,
Leur apportant le feu, le fer, la mort.
Aux noirs enfers leurs âmes je consacre,
Dit en fureur l'inflexible Thamas;
Ce mot servit de signal au massacre,
Toute la ville est livrée au trépas.
Le schah, nageant dans le sang des parjures,
Tranquillement mangeait des confitures.
Pour moi, pillant, brûlant, assassinant,
Jeunes minois sans nombre violant,
J'expédiai de ma main plus de mille
Femmes, enfants et vieillards de la ville.
Ce jour heureux corrigea mon destin;
Ma foi, j'y fis un énorme butin.
Du sang versé regorgèrent les rues,
Les cris aigus sont portés jusqu'aux nues;
Quelle moisson ce fut pour Atropos!
Morts et mourants s'entassent en monceaux;
Imaginez la fureur et la rage,
L'horreur, la peur et la confusion,
L'embrasement, le meurtre, le carnage,
Le désespoir, la désolation.
Tous ces fléaux sur cette ville prise
Se font sentir sans trêve et sans remise :
Ce jour, nos fers en furent émoussés,
Et de tuer nos bras furent lassés.
Des Mogolais cinq cent mille périrent,
Chez Belzébuth leurs âmes descendirent,