<264>En tressaillant; ses yeux sont troublés, sombres,
Et la mort vient le couvrir de ses ombres.
Waldeck en fut bien plus présomptueux :
« Qui de vous tous, dit-il, je le propose,
Après ce coup est assez courageux
Pour m'attaquer? Qu'il se montre, s'il ose;
Tout comme Truchs je saurai le punir. »
Lors Rottembourg entra dans la carrière :
« Prince, dit-il, pourrez vous repentir.
De ce discours l'arrogance si fière
Va dans ce jour causer votre malheur;
Si Truchs est mort, je vis, et j'ai du cœur. »
Waldeck, outré, rougit de sa menace :
Venez, dit-il, courons-en le hasard.
Tout ce qu'a pu la force avec l'audace,
Le cœur, l'adresse, et l'escrime, et son art,
Fut employé, ce jour, de chaque part.
Tel, dans un cirque, en célébrant des fêtes,
Rome donnait de grands combats de bêtes,
Où les taureaux, les tigres, les lions,
Griffes et dents teintes de leur furie,
Se déchirant, se privaient de la vie :
Et tels étaient ces deux preux champions.
L'œil enflammé, tous les deux ils s'excitent,
Pleins de courroux, s'approchent et s'évitent,
Flamberge au vent, en rond caracolant,
Subitement l'un sur l'autre fondant,
En furieux mille coups se portèrent,
Et lestement en l'air ces coups parèrent.
Plus animés, tous les deux s'assaillant,
Ils se frappaient et d'estoc, et de taille;
Mais leur cuirasse est comme une muraille;
Le fer gémit sous leur effort puissant,
Du dur acier partent des étincelles,
Il pare encor les atteintes mortelles.
Mais Rottembourg, plus frais, plus vigilant,
Plus de sang-froid, fondit sur Son Altesse,