ÉPITRE VII. A MAUPERTUIS.a
Dans ce climat stérile et naguère sauvage,
De nos grossiers aïeux, des antiques Germains
On suivait bonnement l'ignorance et l'usage;
La subtilité des plus fins
Était la force et le courage,
Nous étions tous peu délicats,
Et la nature peu féconde
Produisait, pour tout bien, du fer et des soldats.b
Dans ce pays, voisin d'un des pôles du monde,
Les Muses, de leurs pas divins,
Ne firent qu'un très-court passage,
Quand Cypris, un beau jour, y guida vos destins;
Porter le jour au Nord, instruire les humains,
Ce fut votre divin ouvrage,
Et la nature avait besoin d'un sage
Pour nous interpréter ses sublimes desseins.
Le laurier d'Apollon, transplanté par vos mains,
Et cultivé sur ce rivage,
Nous fit naître l'espoir de revoir en cet âge
Ressusciter les arts des Grecs et des Romains.
a Voyez t. X, p. 43, 75, 125 et 255.
b Voyez t. II, p. 22.