<77>En les peignant, j'ai foudroyé les vices;
J'ai condamné ces spectacles d'horreur,
Bal, opéra, redoute, comédie. »
Vous les avez sans doute vus, monsieur?
Dis-je en tremblant. Dieu garde! de ma vie.
Quoi! vous, prélat, qui ne connaissez rien,
Vous décidez et du mal et du bien?
Allez ouïr déclamer sur la scène
Ces beaux morceaux que Molière a laissés,
Où nos défauts par lui sont terrassés.
Il n'est rien là ni d'impur ni d'obscène,
En badinant ils savent convertir,
De nos travers leur jeu nous fait rougir.
Quand les sermons fulminants que vous fîtes
N'ont jusqu'ici point fait de prosélytes,
Tartufe au moins charme jusqu'en ce jour;
De ses grands traits la beauté non ternie
A fait rougir plus d'un prélat de cour
En démasquant la folle hypocrisie.
La comédie est comme un grand miroir,
Quiconque y va peut tout du long s'y voir :
Là se présente un mari trop crédule,
Et du grondeur le chagrin ridicule,
L'impertinent, le marquis, le pédant,
Le fourbe adroit, l'avare, l'ignorant.
Mon gros prélat était prêt à répondre,
Lorsque l'on vit arriver en pompons
Jeunes beautés avec leurs greluchons,
Dont le fracas faillit à me confondre.
En moins de rien maîtresses du discours,
Toutes parlaient de sentiments d'amours,
Et décidaient, en tranchant la dispute,
Cent questions en moins d'une minute;
M'apercevant qu'ils n'allaient pas finir,
Je me sauvai, n'y pouvant plus tenir.
Je le vois bien, tout ce monde profane,
Disais-je alors, est fait pour les erreurs;