<17>Que de leurs passions les transports effrénés
Au lieu d'un protecteur leur donnèrent un maître.
Ainsi, par rivalité
Et par leurs complots iniques,
Ces puissantes républiques
Perdirent leur liberté.

Vous appelez ainsi pour accabler la Prusse
Le Français, le Suédois et l'indomptable Russe.
Malheureux! vous creusez des gouffres sous vos pas;
Vous leur payerez cher leur funeste assistance;
Ces superbes tyrans, intrus dans vos États,
Vous comptent asservis sous leur obéissance.
Que leurs dangereux essaims
Vous feront verser de larmes!
Vos mains aiguisent les armes
De ces perfides voisins.

Que n'armez-vous vos bras, comme au temps de vos pères,
Pour réprimer l'orgueil de puissants adversaires,
Des fiers usurpateurs dont le fer s'est soumis
Du Danube et du Rhin les plus riches provinces,
Redoutables voisins, éternels ennemis
De votre liberté, de vos droits, de vos princes?
Mais vos cruels armements,
Applaudis des Euménides,
Souillent vos bras parricides
Du meurtre de vos parents.

Conquérez, abattez ces remparts de la Flandre,
Secondez les Hongrois, mettez Belgrad en cendre;
A ces noms votre ardeur devrait se réchauffer.
Dans ces champs glorieux, sur ce sanglant théâtre,
On vit, en l'admirant, Eugène triompher
De tous les ennemis qu'il avait à combattre.
Ah! tout doit vous enhardir,