<187>Nous apprend par des bruits confus
Que Daun et Broglie sont battus.
D'abord je me peins en idée,
Couvert de lauriers et de sang,
Haussé d'une demi-coudée,
Notre superbe Ferdinand;
Puis je me représente en Saxe
Monseigneur le prince Henri,
Qui se pavane sur son axe,
Appuyé sur son favori.
C'est ainsi que le ciel se joue
De ce que l'homme croit prévoir;
Ce plan où se fondait l'espoir
De l'alliance, qui l'avoue,
Et que Loudon sans insister
Sur nous devait exécuter,
Ce plan dans un clin d'œil échoue.
Ceci rappelle à mes esprits
Le conte dont je fus nourri,
Dans ma jeunesse errante et vaine,
Du fameux mont de La Fontaine,
Qui, parmi le bruit et les cris,
Et du travail d'enfant en peine,
N'accoucha que d'une souris.
GAZETTE MILITAIRE.
Dans ce moment, de grand matin,
Nous apprenons par le Sarmate
Qu'un de nos braves, nommé Plate,
Vient, secondé par le destin,
De donner un bon coup de patte
Au Moscovite Buturlin,