<140>Des bûchers allument les feux,
Pour y faire brûler tous ceux
Dont la raison plus épurée,
Et par Uranie éclairée,
Se défend de penser comme eux.
Que je cuirais de belle sorte,
Si le saint-père et son escorte
Se saisissait de moi, chétif,
Qui, toujours d'un ton décisif
Aux pyrrhoniens prêtant main-forte,
Dans ma foi fus très-négatif.
Un Midas en froc, en soutane,
Devant son cruel tribunal,
M'enverrait sans longue chicane
Au fond du manoir infernal.
Le marquis plaindrait ma belle âme,
Dévolue à la noire flamme
Qui consume tous les damnés.
Mais jusqu'ici nous pouvons rire;
Tous ces disciples forcenés
De l'antechrist qui les inspire,
Par Bélial endoctrinés,
Sur moi n'auront jamais d'empire.
Poursuivons; qu'ai-je encor pu lire?
Un Charles six, un Wenceslas,
Tous les deux grands princes, hélas!
Vivant et mourant en délire,
Et bien moins dignes, à vrai dire,
D'être environnés des rayons
Qui décorent le chef d'un sire
Que d'être, pour bonnes raisons,
Reclus aux Petites-Maisons.
Mais voici la petite pièce :
Chariot, ce bon roi des Français,
Dans l'aurore de sa jeunesse,
Héros avec la seule Agnès,
Manquait vis-à-vis des Anglais