<195>Faites de même, et méritez comme eux
De vos travaux la digne récompense;
Vous servirez le ciel dans sa vengeance,
Purifiant ici-bas sa maison.
Ah! frémissez quand on nomme le schisme,
Car l'hérésie est autant qu'athéisme.
Venez, prenez, suivez mon goupillon;
Ce signal est notre palladion,
Notre étendard, ou bien notre oriflamme.
Qui le verra doit sentir dans son âme,
Par la vertu de l'inspiration,
En combattant, que l'Église a raison.
Prêtres, Jésus vous a mis dans sa place,
En répandant sur vous le sacré don
De gouverner à gré la populace.
De votre main part l'absolution;
Vous punissez, ou vous lui faites grâce.
Puisque leurs cœurs sont en votre pouvoir,
C'est donc à vous à régler leur devoir;
Qu'incessamment votre voix les irrite,
C'est le métier de vrais docteurs chrétiens,
Contre le Russe et ce roi parasite
Que, malgré nous, nous donnent nos voisins. »
Après ces mots, des tonsurés la foule,
En se heurtant, par la porte s'écoule,
Va se nicher au confessionnal,
De là glisser en style monacal
L'affreux venin, infernal et caustique,
Que le prélat répand par ce canal
Pour soulever ce peuple pacifique.
Aucuns des maux dont on souffrit jamais
En peu de temps firent tant de progrès.
Si l'Orient craint le fléau funeste,
L'affreux ravage où l'expose la peste,
Et si la lèpre, au bon temps des Hébreux,
Gagnait du père au fils, à ses neveux,
Entamait tout, et portait ses ravages