<268>La loi des cieux, éternelle, immuable,
Détermina que toute ombre ici-bas
Fût à jamais à soi-même semblable,
Tant le penchant de l'homme est indomptable.
Qui fit la guerre ici chamaillera,
Le biberon ici s'enivrera,
L'homme d'État se rendra respectable,
Et l'amoureux dans nos bois cherchera
Un doux objet, à ses yeux agréable.

Louis.

Ah! si j'avais ici votre neveu,
Mon intrigueur, mon ami Richelieu,
Que je pourrais aller vite en besogne!
Car chez les morts il n'est plus de vergogne.
Votre Éminence aime tant les projets!
Qu'elle en fasse un pour combler mes souhaits.
J'attends tout d'elle; il faut qu'elle m'enseigne
A remplacer Du Barri, Pompadour.
J'oublierai tout, empire, gloire et règne,
Si dans ces lieux j'assouvis mon amour.

Richelieu.

Oui, vous pourrez, ô mon roi! dès ce jour
Vous contenter : il est ici des belles
D'esprit retors, qui ne sont pas cruelles.
Pour les trouver, rendez-vous au canton
Où règne en paix le sage Salomon.
Grandeur, éclat, pompe majestueuse,
Vous frapperont dans cette cour nombreuse.
Vous irez là, d'amour tout embrasé,
Et de ma part d'un mot autorisé,
Vous présenter à ce roi si lubrique.
Mille catins composent son sérail;
Sage il était, mais sage judaïque.
Or, il peut donc de ce nombreux bercail,