<288>Mon pauvre maître! mon pauvre maître!

(L'on apporte une grande épée, un chapeau avec des plumes, des bottes fortes, des gants extrêmement grands.)

Qu'est-ce que ceci?

LE MARQUIS.

Donne-moi cette épée et ces gants, avec le chapeau.

LA RÉJOUISSANCE.

Et qu'en prétendez-vous faire?

LE MARQUIS.

Sot que tu es, n'entends-tu pas tous les jours parler de guerre, et ne sais-tu pas que la plupart des courtisans qui reviennent de l'armée auront l'air martial en diable? Je veux me mettre à la mode et ne point avoir l'air maussade envers eux. (Il met l'épée, le chapeau et les gants.) Eh bien, à ma physionomie, ne croirais-tu pas que j'ai fait quelque siége, et que j'ai assisté à plus d'une bataille?

LA RÉJOUISSANCE, chante.

La la la la la leri lera.

LE MARQUIS, mettant la main au côté.

Regarde un peu, n'ai-je pas la mine bien déterminée? Cela ne me va-t-il pas bien? Avoue-moi que je tiens quelque chose de l'air de Turenne. Oh! que je ferai parler de moi, si je me trouve jamais à quelque bataille!

LA RÉJOUISSANCE.

Ma foi, vous avez l'air de tout, et vous ... vous ne ressemblez à rien.

LE MARQUIS.

L'impertinent! D'où vient que tu ne m'as pas rapporté de réponse de Julie? N'as-tu pas osé lui parler? Que faisait-elle? T'a-t-elle refusé? M'aurait-on préféré quelque autre? Dis donc, dis donc.

LA RÉJOUISSANCE.