<298>belle terre. (à part, à Bardus.) De grâce, monsieur, ne le brusquez pas, et concourez plutôt avec moi pour l'accomplissement de notre dessein. (haut, à Bardus.) Vous connaissez, monsieur, la comtesse de Tervisane et sa fille, la belle Adélaïde; il y a eu des princes qui ont aspiré à la posséder. Montons ensemble, et prions-la de se rendre ici sous prétexte d'une collation, et votre neveu en jugera.

BARDUS.

Allons, j'en suis content. (à part.) Mais Julie, mais Julie! et mon impertinent neveu .....

SCÈNE XI.

LE MARQUIS, seul.

Quel parti prendre? D'un côté, voilà Julie et cette mode des maîtresses à l'Opéra, et de l'autre, voilà Adélaïde et la mode de la cour de se marier jeune. Quelle mode suivre? Pour qui me déterminerai-je? pour le concubinage, ou pour l'hymen? (il pense.) Ma foi, réunissons ces deux modes ensemble, plus nous aurons de grâces et d'agréments. Quel assemblage! galanterie, constance, amour, femme, maîtresse, concubine. Enfin cela doit être à la mode; il y a du contraste, cela est léger, et cela sent le philosophe qui, sans se fixer à rien, goûte et jouit de tout.

SCÈNE XII.

LE MARQUIS, LA COMTESSE, que BARDUS conduit, ADÉLAÏDE, que VERVILLE amène, et BELAIR.

LA COMTESSE.

J'espère que M. Belair m'épargnera ses visites. Non, monsieur, ma fille n'est point pour vous, et pour que vous n'y pensiez de votre vie, je vous avertis qu'il y a assez de ducs et pairs qui la sollicitent, et qu'ainsi je vous la refuse et vous la refuserai toute ma vie.

LE VICOMTE.