<307>vices de la jeunesse qu'il a fréquentée, et qu'au lieu de revenir ici bien savant, il n'arrivera que bien débauché.
MARTIN.Et par quoi en juges-tu?
NÉRINE.Par le proverbe qui dit, Tel maître, tel valet. Mais j'entends du bruit; c'est ton maître et le mien. Appelle Bilvesée, mais sauve-toi.
SCÈNE II.
NÉRINE, M. BARDUS, M. ARGAN.
BARDUS.J'avoue que je ne comprends rien à ce retardement. Peut-être que, épuisé par ses studieuses veilles, il s'est attiré une maladie; peut-être lui est-il arrivé un malheur en chemin; peut-être ses professeurs ont-ils voulu achever quelque cours de physique ou quelque collége commencé, avant que de le laisser partir. J'aurais dû envoyer à la poste pour en savoir des nouvelles.
ARGAN.Voici Nérine, que je vais charger de cette commission.
NÉRINE, sort.Monsieur, je vais y envoyer dans ce moment.
ARGAN.J'entre dans votre inquiétude, et je comprends combien vos entrailles doivent être émues au moindre délai qui diffère l'arrivée d'un fils bien-aimé, d'un fils unique, d'un fils en qui vous avez mis toute votre espérance.
BARDUS.Si je l'aime, j'ai bien raison : il me ressemble, et il promettait beaucoup depuis sa tendre jeunesse; il savait lire et écrire à l'âge