Quand il m'offense, quand il m'outrage dans la personne de mon fils! Voyez son air pincé, voyez sa mine doucereuse.
NÉRINE, à madame Argan.Ha! ha! ha! notre philosophe, madame, s'emporte. Voyez sa grave colère, ha! ha! ha!
MADAME ARGAN.Te tairas-tu?
BARDUS.Je veux que, pour le punir, nous fassions les fiançailles de nos enfants en sa présence.
MONDOR.Juste Dieu! qu'entends-je?
MADAME ARGAN.Cela sera fort bien fait, monsieur.
MONDOR, se jetant aux genoux de madame Argan.C'en est trop. Je vous conjure, ne me désespérez pas, madame, et daignez avoir égard à la situation où je me trouve. Ne précipitez rien. Si la considération que j'ai pour vous ne m'avait retenu, j'aurais su tirer vengeance de mon adversaire. Je vous ai tout sacrifié.
MADAME ARGAN.Cela est fort bien, je vous en suis fort obligée; mais il faut marier ma fille, et vous ne l'aurez pas, monsieur, m'entendez-vous bien?
MONDOR, se levant.Il n'y a donc plus de salut pour moi que dans la mort.
BARDUS.Meurs vite, c'est tout ce que tu peux faire de mieux.
MADAME ARGAN, à Nérine.Qu'on appelle ma fille.
(Nérine sort.)