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SCÈNE V.

LES PRÉCÉDENTS, JULIE et NÉRINE.

MADAME ARGAN.

Il faut conclure, car mon mari ne finirait jamais. (à Julie.) Approche. Tu sais que je t'ai destiné Bilvesée, et je veux que tu l'épouses.

JULIE.

Madame, vous connaissez mon obéissance, et vous savez combien je suis soumise à vos ordres. Je connais mon devoir, et je ne m'en écarterai jamais; mais si mes prières peuvent vous toucher, si la tendresse maternelle a encore quelque empire sur votre cœur, daignez ne point conclure un hymen qui ferait le malheur de ma vie. Je vous le confesse sans déguisement, je ne pourrai jamais me résoudre à aimer l'époux que vous me destinez, un homme dont le premier abord m'a inspiré une aversion que le temps n'effacera jamais, et que toute ma vertu, en la combattant, ne pourra ....

BARDUS.

En voilà bien d'une autre. (à Argon.) L'ami, vous avez très-mal élevé votre fille; écoutez comme elle raisonne. Je crois, ma foi, qu'elle n'a pas attendu votre consentement pour faire son choix, et qu'une attraction secrète attira son cœur en ligne directe. . . Vous m'entendez bien ... ce muguet-là vous taille toute cette besogne.

JULIE.

Donnez, monsieur, à mes sentiments telle interprétation qu'il vous plaira; mais après l'accueil de M. votre fils, il n'est pas étonnant que je m'en plaigne.

NÉRINE.

Mademoiselle a raison. On n'a jamais vu un plus grand brutal que ce M. l'étudiant; il veut d'abord en venir au fait.