Ma mie, les chambrières ne raisonnent pas tant chez moi. (à Argan.) Est-il bien permis que vous souffriez des discours aussi incongrus, et que vous vous exposiez au clabaudage de toutes ces ignorantes?
NÉRINE.Je n'ai pas étudié la philosophie comme vous, monsieur; mais j'ai autant de bon sens qu'un autre, et quand je vois des impertinences, je m'élève hautement contre elles.
ARGAN.C'est une bonne fille; elle est vive.
BARDUS.Mademoiselle Julie, vous mettrez cette carogne dehors, s'il vous plaît, le jour de vos noces.
NÉRINE.Vous oubliez, monsieur, que vous êtes philosophe, et vous vous fâchez aussi sérieusementa qu'une ignorante comme moi pourrait le faire.
MADAME ARGAN.Finissez donc, finissez. Tout cela m'ennuie et me redouble la migraine à un point ....
JULIE.Pour l'amour de tout ce qui vous est cher, ma mère, ne me rendez pas malheureuse pour toute ma vie par un moment d'impatience.
ARGAN.Ne craignez rien, ma fille; mais soyez aussi raisonnable de votre côté.
MADAME ARGAN.Où est donc le futur? Il se fait bien attendre.
a Dorine dit à Orgon, dans le Tartuffe de Molière, acte II, scène II : Ah! vous êtes dévot, et vous vous emportez!