Non, ne craignez rien, seigneur. Oublierai-je cet amour fidèle que vous m'avez juré, les services que vous avez rendus à mon père, l'amour que j'ai pour vous? Irai-je, Romaine, ramper en esclave dans le palais du tyran qui nous opprime? La mort seule peut me séparer de vous.
POSTHUME.O généreuse amante! ô cœur vraiment romain! ô vous qui mériteriez tous les empires du monde! comment mon amour pourra-t-il reconnaître tant de fidélité?
LENTULUS.Il faut la reconnaître en nous délivrant du tyran. Venge ta patrie, et ton amante sera vengée.
POSTHUME.Il est tout-puissant, entouré de gardes, et quoi que nous devions à la patrie, nous n'avons pas les moyens de nous venger; les vétérans . . .
LENTULUS.AIR.
Un cœur à qui la patrie parle, que l'amour anime, et que la gloire excite, est sûr de réussir. Viens, que le tyran périsse.
(Il part.)
SCÈNE III.
OCTAVIE, FULVIE, POSTHUME, MÉTELLUS.
MÉTELLUS.Le sénat est convoqué, Sylla demande le triomphe. Venez, il faut s'y rendre.
POSTHUME, à Métellus.Laisse-moi du moins prendre congé.
(à Octavie.)