<365>MÉTELLUS.

Sylla a vaincu nos ennemis, les troupes l'ont proclamé imperator; quel triomphe!

POSTHUME.

Quel triomphe! ....

LENTULUS.

Il est tout-puissant.

CHŒUR.

Que le vengeur de la patrie, que le héros de Rome, que le vainqueur de Mithridate triomphe; que son nom soit porté jusqu'aux bornes de notre empire, au bout même de la terre.

SYLLA.

Je vous remercie, pères conscrits, du triomphe que vous m'accordez; vos faveurs seront un motif nouveau qui m'encouragera à vous servir. Venez, réglons à présent le sort des provinces. Qu'Antoine commande en Syrie, Claudius dans les Gaules, et vous, Posthume, que j'ai rétabli dans vos honneurs, je vous confère la Sicile.

POSTHUME.

Mes honneurs, seigneur! Le malheur des temps m'a fait tomber avec bien d'autres dans l'infortune; les proscriptions .... Mais, seigneur, souffrez que je refuse la préture de la Sicile. Tant de gloire n'appartient pas au fils d'un proscrit.

SYLLA.

Quoi! résister à mes bienfaits! s'offenser et me reprocher ma clémence! Sénateurs ingrats, Romains difficiles à servir, plus difficiles encore à contenter!

LENTULUS.

La liberté ....

SYLLA.

La liberté doit être utile à la patrie, et vous autres, dégénérant des vertus de vos pères, ne pensez chacun qu'à vous rendre puissants et dangereux.