SCÈNE IX.
SYLLA, CHRYSOGONE.
CHRYSOGONE.Eh bien, seigneur, connaissez enfin ceux qui vous sont attachés. Vous entendez ce Métellus, votre bras droit. Ce n'est pas vous qu'il sert, ce n'est pas vous qu'il aime, c'est toujours sa chimérique liberté et sa république, qui n'existe que dans vous. Lâche dans ses conseils, il immole votre bonheur à son fantôme; il vous sacrifierait à son sénat. Pour moi, je ne connais, n'aime et ne sers que vous; je bénis les dieux quand je vois votre pouvoir s'affermir; et quand je puis contribuer à votre bonheur, je me dévoue à vous. Votre gloire est la mienne; ce que vous désirez, je le veux; ce que vous ordonnez, je l'exécute. Je ne sers que Sylla; et si vous m'accordez la permission d'agir, avant qu'il se passe la moitié du jour, je vous mets en possession d'Octavie.
SYLLA.Va te jeter à ses genoux, la supplier, la conjurer d'écouter mes feux.
CHRYSOGONE.Ce n'est pas comme cela que je réussirai; mais laissez-moi faire.
SYLLA.Eh bien, va donc.
CHRYSOGONE.AIR.
Je dirai à cet objet charmant que vous l'aimez, que vous l'adorez; je dirai à la belle Octavie que vous mourez d'amour pour elle. Si ces discours ne la touchent pas, et qu'elle m'oppose un cœur toujours inflexible, je l'enlève, et cours la remettre entre vos bras.
(Il part.)