II. ODE SUR L'OUBLI.
Fatal ennemi des études,
Par qui mon savoir est détruit,
Qui de mes travaux les plus rudes
Dérobes le pénible fruit,
Oubli, rival de ma mémoire,
Ne t'oppose plus à ma gloire,
Respecte mes intentions;
Je veux que la raison m'éclaire,
Que des vertus la loi sévère
Guide toutes mes actions.
L'exemple des héros de Grèce,
Immortalisés par Rollin,
Porte mon cœur à la sagesse
Dont leur caractère est empreint.
Leur valeur et leur grandeur d'âme
Nourrit en moi la même flamme
Dont brûlait jadis leur ardeur;
J'imite le juste Aristide;
Tandis que Socrate me guide,
Alexandre anime mon cœur.