<414>EURYCLÈS (à Isménie.)

Vous serez obéie. Allez, et qu'on l'amène;
Qu'il paraisse à l'instant aux regards de la Reine.

MÉROPE.

Ah! concevez l'horreur de mes cruels ennuis.
Ce tyran qui poursuit, qui détrône mon fils,
Croit en m'offrant sa main ne point blesser ma gloire.

EURYCLÈS.

Vos malheurs sont plus grands que vous ne pouvez croire.
On prétend cet hymen, et le sort irrité
Vous fait de cet opprobre une nécessité.
C'est un cruel parti; mais c'est le seul peut-être
Qui pourrait conserver le trône à son vrai maître,
Et l'on croit ....

MÉROPE.

Non, mon fils ne le souffrirait pas.
Faut-il jusqu'à ce point pousser les attentats?
Pouvez-vous demander que l'intérêt surmonte
Cette invincible horreur que j'ai pour Polyphonte?

EURYCLÈS.

AIR.

Ah! reine, si votre cœur aime
Ce cher fils, dont l'adversité
Vous accable plus que lui-même,
Pensez que la nécessité
Des humains est la loi suprême,
Et qu'enfin votre volonté
Peut lui rendre le diadème.

MÉROPE.

Ah! ne me parlez plus ni d'hymen ni d'empire;
Parlez-moi de mon fils, dites-moi s'il respire,
Cruel, apprenez-moi ....

EURYCLÈS.

Voici cet étranger
Que vos tristes soupçons brûlaient d'interroger.