<426>MÉROPE, laissant tomber le poignard.

Eh bien, Égisthe ....

NARBAS.

O reine infortunée!
Celui dont votre main tranchait la destinée,
C'est Égisthe.

MÉROPE.

Grands dieux! est-ce un songe trompeur?
Ce fils tant désiré, qui fait tout mon bonheur ....
Quoi! c'est vous? c'est mon fils? qu'il vienne, qu'il paraisse.

NARBAS.

Redoutez, renfermez cette juste tendresse.
Malgré la voix du sang, feignez, dissimulez;
Le crime est sur le trône, on vous poursuit; tremblez.

SCÈNE XIII.

MÉROPE, EURYCLÈS, NARBAS, ISMÉNIE.a

EURYCLÈS.

Ah! madame, le Roi commande qu'on saisisse ....

MÉROPE.

Qui?

EURYCLÈS.

Ce jeune étranger qu'on destine au supplice.

MÉROPE.

Ah, grands dieux! c'est mon fils. Que je tremble pour lui!

EURYCLÈS.

Courons à Polyphonte, implorons son appui;
Et dût sa politique en être encor jalouse,
Il faut qu'il serve Égisthe, alors qu'il vous épouse.

NARBAS.

Quoi! Polyphonte, ô dieux! pourrait s'unir à vous?
Je l'ai vu tout couvert du sang de votre époux.


a L. c. acte III, scène V.