Ah, dieux!
J'ai vu ce monstre entouré de victimes,
Je l'ai vu contre vous accumuler les crimes.
Teint du sang de vos fils, mais des brigands vainqueur,
Assassin de son prince, il parut son vengeur.
Je suivis votre fils de retraite en retraite,
Et pris, pour me cacher, le nom de Polyclète;
Et lorsqu'en arrivant je l'arrache à vos coups,
Polyphonte est son maître, et devient votre époux!
Ah! tout mon sang se glace à ce récit horrible.
On vient; c'est Polyphonte.
O dieux! est-il possible?
(à Narbas.)
Va, dérobe surtout ta vue à sa fureur.
Hélas! si votre fils est cher à votre cœur,
Avec son assassin dissimulez, madame.
Renfermons ce secret dans le fond de notre âme.
SCÈNE XIV.
MÉROPE, POLYPHONTE, ÉROX, ISMÉNIE, SUITE DU ROI.a
POLYPHONTE.Le trône vous attend, et les autels sont prêts;
L'hymen qui va nous joindre unit nos intérêts.
Je vous avais remis cet assassin impie,
Lui, qui de votre fils a retranché la vie.
a L. c. acte III, scène VI.