<446>Ce sein qui l'a nourri, ces flancs qui l'ont porté.
Le trépas du tyran vous rend la liberté.
CHŒUR.
Arbitre des humains, divine Providence,
Achève ton ouvrage, et soutiens l'innocence.
(Ces vers ne doivent point être répétés par le chœur. La symphonie doit poursuivre. Tout le monde se sauve du théâtre. En attendant, c'est une symphonie bruyante.)
SCÈNE VII.
Le théâtre change, et représente une grande place jusqu'au fond du théâtre. Dans le lointain on voit les tours de la ville, des tours et toute la cité.
TOUS LES ACTEURS, hors POLYPHONTE, qui n'est plus. LE PEUPLE.a
(Il faut que tout soit très-rempli. Le corps de Polyphonte se voit de loin, couvert d'une robe.)
MÉROPE.Guerriers, prêtres, amis, peuples, écoutez-moi :
Je vous le jure encore, Égisthe est votre roi;
Il a puni le crime, il a vengé son père.
Celui que vous voyez traîné sur la poussière,
C'est un monstre, ennemi des dieux et des humains;
Dans le sein de Cresphonte il enfonça ses mains.
(Elle court vers Égisthe, qui paraît, la hache à la main.)
Celui que vous voyez, vainqueur de Polyphonte,
C'est le fils de vos rois, c'est le sang de Cresphonte;
C'est le mien, c'est le seul qui reste à ma douleur.
Quels témoins voulez-vous plus certains que mon cœur?
Regardez ce vieillard; c'est lui dont la prudence
Des mains de Polyphonte arracha son enfance.
Les dieux ont fait le reste.
Oui, j'atteste les dieux
Que c'est là votre roi, qui combattit pour eux.
Reconnaissez mon fils à son âme intrépide.
a L. c. acte V, scène VII.