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III. (a) ODE. APOLOGIE DES BONTÉS DE DIEU.

Toi dont la sagesse adorable
De l'univers conçut le plan,
Toi, dont le pouvoir ineffable
D'un mot le tira du néant,
Divin auteur de la nature,
Souffre que, plein d'une ardeur pure,
J'ose publier en tous lieux
Et ta douceur, et ta clémence,
Et que, dans ma reconnaissance,
Ma voix s'élève jusqu'aux cieux.

C'est toi, c'est ta grâce infinie
Qui, dans ton conseil éternel,
Daignant m'appeler à la vie,
Me mit dans ce monde mortel.
C'est toi seul par qui ma paupière
S'ouvrit aux traits de la lumière;
Sans toi, dans l'éternelle nuit,
Sans corps et sans intelligence,
Je n'eus point reçu l'existence,
Et l'amour ne m'eût point produit.