XXII. VERS A D'ARNAUD.
D'Arnaud, par votre beau génie
Venez réchauffer nos cantons,
Par les sons de votre harmonie
Réveiller ma muse assoupie,
Et diviniser nos Manons.a
L'amour préside à vos chansons,
Et dans vos hymnes, que j'admire,
La tendre volupté respire,
Et semble dicter ses leçons.
Déjà, sans être téméraire,
Prenant votre vol jusqu'aux cieux,
Vous pouvez égaler Voltaire,
Et près de Virgile et d'Homère
Jouir de vos succès heureux.
Déjà l'Apollon de la France
S'achemine à sa décadence;
Venez briller à votre tour;
Élevez-vous, s'il brille encore.
Ainsi, le couchant d'un beau jour
Promet une plus belle aurore.
(1749.)
a Allusion à une poésie où d'Arnaud avait divinisé sous le nom de Manon une dame de Paris dont il était amoureux.