XXI. LETTRE D'UN OFFICIER AUTRICHIEN A UN DE SES AMIS, EN SUISSE.
Monsieur,
Vous me demandez des nouvelles de ce qui se passe chez nous, en faisant des vœux pour la paix. Je crois vous satisfaire en vous apprenant que, dans le fort de nos opérations militaires, et que, tandis que tous nos alliés agissent vigoureusement contre le roi de Prusse, il y a des négociations qui vont leur train, et qui, à ce que des personnes instruites assurent, sont assez avancées. Il paraît que nos maîtres commencent à se lasser des meurtres, des brigandages et des cruautés que la guerre entraîne après soi. A tâter le pouls de l'Europe, il est certain que l'accès de frénésie diminue; peut-être faudra-t-il encore une saignée pour que la raison reprenne entièrement le dessus. Voici les préliminaires, dit-on, sur lesquels on négocie; j'étais à dîner, passé quelques jours, chez le général Spada, où cela me fut assuré par lui-même. Je vous les envoie tels que je les ai reçus.
ARTICLES PRÉLIMINAIRES DE LA PAIX GÉNÉRALE ENTRE LES HAUTS ALLIÉS ET LEURS MAJESTÉS PRUSSIENNE ET BRITANNIQUE.
Art. I.
Il y aura une paix éternelle entre les hautes puissances contractantes; l'on se jurera avec une fausseté infâme une amitié