3. DE MADAME DE WREECH.
Quel prodige, grand Dieu, confond donc mes lumières!
Est-ce le grand Frédéric qui s'abaisse aujourd'hui
A composer des vers pour moi, et les produit?
Pourrai-je y répondre sans être téméraire?
Non, je n'en ferai rien; mon cœur embarrassé
Efface avec dépit ce qu'il avait tracé,
Car je ris quelquefois, quand souvent j'entends dire
Qu'il suffit, pour parler, que le cœur nous inspire.
Pour bien répondre à toi, grand prince qualifié,
Il faut être l'écho de tes mots prononces.
Je révère tes actions, jusqu'à la raillerie
Qui d'un autre que toi m'aurait scandalisée,
Puisque alors le sujet, autrement expliqué.
Aurait trop effacé la tournure jolie
Qu'il n'appartient qu'à toi d'y avoir pu donner.
Et comme il sied fort bien à la grande prestance
D'accompagner tes pas de grâce et d'obligeance,
Je comprends pleinement le sens des gracieux vers
Dont l'excès de faveur surpasse trop ma sphère.
Ce qui me reste à dire, c'est que je te révère
Plus que sujette fit jamais dans l'univers.
Jette un œil sur ceci, qui me devient propice;
C'est par ton ordre, hélas! que ce pauvre impromptu
Te marque qu'obéir vaut mieux que sacrifice.
Et si ces lignes ici de tout art dépourvues
Osent mettre à tes pieds de mes vœux les complices,
C'est toute ma maison qui y a concouru.
4. A MADAME DE WREECH.
Madame, m'allant promener hier aux bords de notre Oder, et rêvant à la beauté et au mérite du divin objet qui avait été ma moitié la fête dernière, je m'entendis appeler, et, dans un buisson, proche de l'endroit où j'étais, j'aperçus la Muse Uranie, qui