<189>dame, de la santé, de la bonne compagnie, et la continuation de votre aimable enjouement, qui vous rend les délices de la jeunesse.
Je suis avec tous les sentiments d'estime, d'amitié, de considération et de reconnaissance,
Madame,
Votre très-fidèlement affectionné ami.
Federic.
3. DE MADAME DE ROCOULLE.
Sire,
Permettez que je me jette aux pieds de Votre Majesté pour lui témoigner la joie dont je suis pénétrée en voyant monter sur le trône un prince qui va faire la gloire de son royaume et le bonheur de ses sujets. Je me flatte, Sire, que V. M. connaît toute l'étendue de mon zèle, et je rends grâce à Dieu de tout mon cœur de ce qu'il m'accorde avant ma mort la consolation de voir V. M. en état de suivre les grands et généreux sentiments dont elle est animée. Oserais-je, Sire, recommander à V. M. le pauvre boiteux Montmartin, à qui un canonicat conviendrait à merveille? Le triste étal de mes neveux de Marconnay est encore un objet qui m'attendrit. Je puis assurer V. M. que ce sont d'honnêtes gens, et que leur disgrâce n'a point eu d'autre cause que celle d'avoir servi le margrave Louis et d'être nés Français. Je ne parle point de ma fille,a étant bien persuadée que V. M. ne lui refusera pas sa haute protection. V. M. sera sans doute surprise de ce que je commence sitôt à lui demander des grâces; mais qu'elle ne s'en effraye point, car je lui promets saintement que c'est là tout ce que je lui demanderai jamais, me bornant désormais aux vœux que j'ai toujours faits et que je ferai jusqu'au
a Mademoiselle Marthe de Montbail, qui mourut à Berlin le 21 juin 1752. âgée de soixante-onze ans.