<210>à cause qu'elles ne me sont pas d'un usage aussi fréquent que les concerts pour la flûte.
Je suis avec tous les sentiments de la plus parfaite estime,
Mon cher comte,
Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.
8. AU MÊME.
Berlin, 1er janvier 1739.
Mon cher comte,
Vous aurez la symphonie que vous me demandez, dès qu'elle sera transcrite. Je voudrais qu'elle pût vous parler au cœur comme elle vous touchera les oreilles, et que ces accords pussent vous exprimer tous les sentiments d'estime que j'ai pour vous.
Si vous vous intéressez à ma destinée, je ne m'intéresse pas moins à la vôtre; je ne saurais vous faire un meilleur souhait que, jouissant du contentement de l'esprit et de la santé du corps, vous soyez toujours le même, et que, indépendamment de l'absence, vous me conserviez toujours votre amitié.
Le Roi a pris une espèce de sciatique assez violente, qui, pour mon malheur, fixe mon étoile errante sur le pavé de Berlin. Je me flatte que cette indisposition cessera bientôt, après quoi je volerai à ma retraite cultiver le champ étroit et ingrat que j'ai reçu de la nature. Si les bonnes intentions, si l'amour de l'humanité, si le travail laborieux d'un solitaire peuvent être utiles à la société, j'ose me flatter de n'y point être compté pour un membre oisif et inutile; mais s'il se trouvait, au contraire, qu'un misérable individu comme moi, enfermé dans une sphère d'activité très-étroite, malgré toutes ses bonnes intentions, ne pourrait rien effectuer pour la réalité des avantages de cette société, je me trouverais déçu étrangement de mon attente, et apprécié à