<212>vos approbations quelques grains de critique, qui seront comme le contre-poids de vos suffrages, en cas que je les mérite à l'avenir.
Vous allez donc recueillir en Hollande ces fruits que la fortune fait mûrir pour vous si lentement? Je vous souhaite toute la satisfaction imaginable dans l'absence que vous allez faire; en vous abandonnant à la Hollande pour cette année, je me réserve l'espérance pour la suivante, comme Alexandre se la réserva pour la conquête du monde.
Ne vous laites point, je vous prie, une trop grande idée de Remusberg. C'est une retraite, c'est un lieu d'étude, où règne l'amitié et le repos. Tout y est fort simple; nous y fuyons l'extraordinaire et le brillant. Vous y seriez toujours reçu à bras ouverts, en qualité d'homme de mérite et d'esprit, en qualité de frère franc-maçon; et, sous les auspices sacrés de l'amitié, je vous compte comme citoyen d'un endroit que j'ai voué à l'amitié, comme saint Louis son royaume à la Vierge.
Une indisposition m'a empêché de vous répondre plus tôt; n'en soupçonnez point d'autre cause, et faites, je vous prie, un fond certain sur les sentiments d'amitié, d'estime et de considération avec lesquels je suis à jamais,
Mon cher comte,
Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.
10. AU MÊME.
Remusberg, 15 février 1739.
Mon cher comte,
Des indispositions continuelles m'ont empêché de vous répondre à la dernière lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire. A présent que ma santé reconvalescente me donne du répit, j'embrasse ce moment pour vous remercier du concert que vous avez eu la bonté de m'envoyer. On l'exécutera ce soir; j'ai examiné