<235>ajoutez aux obligations que je vous ai déjà celle d'un nouveau plaisir, que la lecture de votre bel ouvrage m'a causé. Je l'ai lu, je l'ai dévoré, et je le relirai encore.

S'il est certain que les génies heureux, ces hommes que le ciel a doués de talents d'une manière si distinguée, sont obligés de les employer pour l'utilité publique, il n'en est pas moins sûr que le public, et chaque individu en particulier, doit reconnaître les peines et les recherches de ceux qui travaillent pour lui. Je m'acquitte de ce devoir, et je vous paye avec un peu de fumée le plaisir très-réel que je dois à vos soins et à vos peines.

Je vous prie de croire que je m'intéresse véritablement à votre conservation. Je me flatte, avec une grande partie du public, que l'Histoire ancienne ne sera pas le dernier fruit de votre plume. Dans mes complaintes au ciel des injustices qui m'affligent, il y entrera tout un article de ce qu'il ne vous a pas fait immortel. Je suis avec une estime toute particulière,



Monseigneur Rollin,

Votre très-affectionné
Frederic.

6. DE ROLLIN.

29 août 1738.



Monseigneur

Votre Altesse Royale, par les marques d'estime et de bonté qu'elle m'a données jusqu'ici, m'a mis en droit de lui présenter tous les ouvrages que je pourrai composer dans la suite. Je prends donc la liberté, monseigneur, de vous envoyer les deux derniers tomes de l'Histoire ancienne, et le premier de l'Histoire romaine. J'ai grand intérêt que ce nouvel ouvrage trouve auprès de V. A. R. un accès aussi favorable que le premier. Les lettres obligeantes qu'il vous a plu de m'écrire au sujet de l'Histoire ancienne ont été pour moi l'approbation la plus flatteuse que je pusse souhaiter. Beaucoup de personnes à qui je les ai lues m'ont fort pressé de les rendre publiques en les joignant à mes livres, et j'y étais assez