<267>me voilà de nouveau plein de vie, de l'espérance de vous la sacrifier encore, plein du désir de trouver les occasions de pouvoir vous faire connaître mon respectueux attachement et celui de mes enfants pour votre sacrée personne, de vous faire connaître, en un mot, à quel point tout mon sang vous est dévoué.
V. A. R. daignera me pardonner que je ne lui envoie pas cette fois autant d'ouvrage qu'à l'ordinaire; une grande faiblesse qui me reste encore m'a fait aller doucement dans mon travail. Mais je réparerai ce petit retard en redoublant d'efforts et de zèle, sachant bien que c'est là le seul moyen par lequel je puis me donner auprès de V. A. R. quelque mérite à l'occasion de cette traduction, qui n'en aura elle-même pas d'autre que celui qu'elle reçoit de l'honneur d'être approuvée de V. A. R., honneur qui lui suffit bien aussi, et qui est le seul auquel j'aspire de la rendre digne.
La manière dont V. A. R. veut bien me faire sentir qu'elle entend la proposition de la contradiction est pour moi des plus gracieuses; et c'est par la même raison que toute l'Europe comprendra que V. A. R. ne peut être autre qu'elle n'est, et qu'ainsi elle est nécessairement le plus digne prince du monde. Elle me permettra, avec toute sa modestie, de lui dire ceci dans le style de Wolff, qui se pique moins de finesse et d'élégance que de justesse de pensée, et surtout de vérité.
Je suis, etc.
18. A M. DE SUHM.
Ruppin, 6 juin 1736.
Mon très-cher Diaphane,
Quel bonheur quand, au milieu d'un orage que l'on ne connaît pas, on est endormi dans les bras de la sécurité et du repos! Voilà précisément le cas où je me suis trouvé. Quoi! mon cher Suhm, vos jours, qui me sont d'un prix infini, ont été menacés! Quoi! une mort prématurée aurait porté obstacle aux effets de