<31>et autant que mon devoir le permet, l'attachement et la haute vénération que j'ai pour la personne de l'Empereur, et cela, plus par rapport à ses éminentes qualités que par égard à la hauteur de son rang. Mais, monsieur, il nous reste encore une partie à soulager; ma chère sœur de Baireuth, qui est dans une très-triste situation, me ronge le cœur et l'âme. Pour l'amour de Dieu, s'il y avait moyen d'améliorer son sort auprès du Roi! Elle a des promesses très-avantageuses de sa propre main, mais tout reste là. Du reste, je vous supplie de croire que je ne cesserai jamais de reconnaître en particulier les bons offices que vous me rendez, monsieur, et que, dans toute occasion, je me ferai une vive joie de vous témoigner comme je suis avec une parfaite et sincère estime,
Monsieur mon très-cher général,
Votre très-affectionné, très-fidèle ami et serviteur,
Frederic.
7. AU MÊME.
Janvier 1733.
Je viens du Roi, qui, dans ce moment, me vient de dire que je devais me préparer pour le voyage de Brunswic; et comme j'apprends qu'on ne veut point bonifier mes dépenses, j'avoue que je me trouve fort embarrassé, me trouvant à sec. Je vous avoue ici franchement, mon cher ami, que vous me tireriez fort d'affaire en voulant me prêter quelque somme. Je sais que je vous dois à présent près de mille écus, et je vous assure que dès que je serai marié, je songerai aux moyens de me racquitter, en vous conservant toutes les obligations que je vous en dois.
Frederic.