78. A M. DE SUHM.
Remusberg, 7 mai 1739.
Mon cher Diaphane,
Vous recevrez à l'arrivée du marquis de La Chétardie,a ou plus tôt encore, s'il est possible, la pièce en vers allemands que vous me demandez; je la ferai relier comme vous le souhaitez, ainsi que vous aurez lieu d'être content.
Truchsess est charmé du duc de Courlande, et pénétré de reconnaissance envers vous. Assurément vous lui rendez un grand service par là, et je puis vous assurer qu'il le sent.
Vous me parlez de trente peaux de martres noires qu'on veut vendre en Courlande, et je vous réponds là-dessus qu'elles m'accommoderont beaucoup. Cela me viendra fort à propos, à cause que mes pelisses sont usées : ainsi je vous prie, mon cher ami, de faire ce qui dépendra de vous pour me faire tenir ces pelisses ou l'automne, ou vers l'hiver, à cause que je suis fort frileux. Vous pouvez garder deux de ces trente peaux pour vous, ou des palatines pour vos filles, ou tout ce qu'il vous plaira. Mandez-moi, je vous prie, à quels termes vous en êtes, et si vous croyez que je puis compter d'avoir cette pelleterie, ou non.
Je vous prie de me croire avec toute l'amitié possible
Votre très-fidèlement affectionné ami, Federic.
79. AU MÊME.
Mon cher Suhm,
Voici une fois du français, car nous nous sommes écrit jusqu'ici en langue plus barbare que la grecque. Je vous envoie les obli-
a Envoyé de France à la cour de Russie. Voyez ci-dessus, p. 140, 160 et 207.