<369>seraient à charge, j'attends un bas officier de la part de V. A. R., par un vaisseau de Stettin ou de Lübeck, pour les lui faire parvenir. En attendant, je travaillerai à obtenir un jeune Turc de vingt ans, très-bien fait, et qui a plus de onze pouces, appartenant, au prince Pierre de Courlande, et que, en ce cas, je joindrai aux autres. Mais j'écrirai encore là-dessus à V. A. R. par la voie de la poste.
La grande difficulté est ici qu'on ne veut plus donner de Russes. Le capitaine Kalsow en avait assez imprudemment enrôlé un de bon gré, qu'on a repris en chemin, ce qui a pensé donner lieu à une scène, le premier mouvement de l'Impératrice ayant été de faire arrêter le capitaine. Mais le Duc l'a sagement calmée. Dans son embarras, le capitaine voulait me faire croire que c'était pour V. A. R. qu'il l'avait enrôlé; mais je le tançai fort là-dessus, et lui fis sentir qu'il ferait mieux de ne pas compromettre ainsi V. A. R. Il a sagement suivi mon avis.
Le temps presse; il ne me reste que celui de répéter à V. A. R. l'assurance des sentiments inaltérables qu'elle me connaît pour son auguste personne, et le témoignage des vœux ardents que je fais pour le parfait rétablissement de sa précieuse santé, etc.
81. DU MÊME.
Pétersbourg, 1er juin 1739.
Monseigneur
J'ai reçu, comme toujours, avec la plus vive joie la gracieuse lettre du 7 du mois passé, dont il a plu à V. A. R. de m'honorer; et je lui aurais répondu aussitôt, pressé par un mouvement de reconnaissance, si je n'avais été tous les jours continuellement tourmenté de la violente colique dont j'étais déjà attaqué avant le départ de Kalsow, et qui a ainsi duré trois semaines, ne m'ayant point encore quitté tout à fait. Vous êtes trop compatissant, monseigneur, pour ne pas pardonner le délai de cette réponse