<376>raison, infiniment agréable, je m'en suis réjoui au fond du cœur; car tous mes sentiments, monseigneur, sont tellement dépendants des vôtres, qu'ils semblent en attendre l'influence afin de se déterminer, en sorte que c'est absolument d'après eux que ma joie et ma douleur se règlent. C'est ce dont vous êtes sans doute persuadé vous-même, monseigneur, puisque vous semblez avoir voulu me faire entendre tacitement, par les expressions de votre lettre, que vous regardiez le plaisir que devait me faire la nouvelle que vous me mandiez comme une conséquence naturelle du vôtre, en me laissant juger de votre joie par la mienne. Oh! daignez être persuadé, monseigneur, que par une telle opinion de mes sentiments vous ne faites absolument que leur rendre justice.
Le duc de Courlande, à qui j'ai fait part de cette nouvelle, m'a témoigné à cette occasion qu'il serait charmé de contribuer au plaisir que V. A. R. peut se promettre d'un si beau haras, et m'a chargé en même temps de lui écrire que, si elle l'agréait, il lui enverrait un étalon persan d'une grande beauté. Je ne doute pas, monseigneur, que cette offre ne vous soit fort agréable, d'autant plus que ces chevaux sont très-rares, et qu'on a même peine à en trouver à acheter. J'attends vos ordres à ce sujet, autant à l'égard de la réponse au Duc qu'à l'égard des mesures à prendre au sujet du transport.
Je suis, etc.
87. A M. DE SUHM.
Remusberg, 13 septembre 1739.
Mon cher Diaphane,
J'ai reçu votre lettre à mon retour de Königsberg, et je me flatte que celle que je vous ai écrite par le bas officier vous sera rendue à présent. Ce bas officier est tombé malade à Lübeck d'une violente fièvre chaude, ce qui a retardé son départ de quatre semaines.