<389>constance de vos faveurs, je vous prie aussi, monseigneur, de regarder l'incapacité où je me sens d'exprimer à V. A. R. tout ce que j'aurais à lui répondre sur ce sujet comme l'assurance la plus sincère et la plus énergique des sentiments inaltérables de respect et de dévouement que mon cœur lui a voués, et que je désire pouvoir lui témoigner par mes services jusqu'au dernier moment de ma vie, attendant avec la plus vive impatience l'époque où je me verrai rappelé auprès d'elle pour n'en être plus séparé que par la mort.
J'ai remis, monseigneur, votre lettre au duc de Courlande, et il me remettra sa réponse. Cette attention de V. A. R. lui a fait un plaisir infini. M. de La Chétardie marquera lui-même à V. A. R. combien il a été sensible à l'honneur de son souvenir.
Comment vous exprimer, monseigneur, toute la joie et toute la reconnaissance dont m'a pénétré l'adorable portrait de V. A. R.? Non, je ne me souviens pas que jamais rien au monde m'ait fait un plaisir aussi sensible et aussi vrai que ce gracieux témoignage de vos faveurs. En le recevant, j'ai senti qu'il ne me restait à désirer que des ailes pour aller me jeter aux pieds de V. A. R., pour lui témoigner par mes respects et mes adorations la vive reconnaissance dont me pénètrent ses bienfaits, et la persuader par les plus saintes protestations que je mourrai avec le plus tendre et le plus parfait attachement, etc.
98. A M. DE SUHM.
Berlin, 13 avril 1740.
Mon cher Diaphane,
Votre lettre m'a causé beaucoup de joie, y voyant la constance de vos sentiments, dont à la vérité j'avais cru pouvoir me flatter, mais dont la confirmation n'a pas laissé de m'être très-agréable. Attendez encore, mon cher, une dernière lettre de ma part pour agir en conséquence de vos engagements; mais, en attendant,