<69>tout se fonde sur ce que j'ai eu le plaisir de vous écrire dernièrement, et que ce ne sont que des aigreurs de prêtres. A peine ai-je surmonté une difficulté, qu'il y en a une autre qui se présente; à la fin je croirais que j'ai la tête de Méduse à combattre, ou bien celle de Cerbère à cent tètes. Je vous prie de continuer d'être mon secondant, et je prendrai bon courage, vous assurant que je ne cesserai jamais d'être avec beaucoup d'estime et de considération, etc.

Frederic.

23. AU MÊME.

Ruppin, 23 octobre 1732.

Dans ce moment je viens de recevoir la vôtre, du 22, dont je vous suis sensiblement obligé. Je ne manquerai pas de remédier à tous les griefs du chapitre de Brandebourg, et j'espère que vous aurez lieu d'être satisfait. Les vers sont assez jolis, mais je suis fort pour le dernier, qui vaut tous les autres. Pour ce qui regarde le discours du Roi avec Nossig, je vous avoue que cela me fait beaucoup de peine. Je crois que vous recevrez une lettre de moi, monsieur, que j'ai écrite aujourd'hui, et qui rouie sur ce sujet, ayant été averti de ce que l'on m'avait rendu de mauvais offices. Dieu sait que je suis si retiré à présent que l'on peut être; je m'applique aux affaires du régiment, beaucoup d'exercices; ensuite les commissions économiques que le Roi m'a données m'occupent; après, le temps du manger, après, la parole; ensuite, si je ne vais pas voir quelque village, je me divertis à lire ou à la musique. Vers les sept heures, je vais dans la compagnie des officiers, qui s'assemblent, ou auprès des capitaines, ou auprès de Buddenbrock, ou auprès des autres; je joue avec eux. A huit heures je mange, à neuf heures je me retire, et voilà comme se passe régulièrement un jour comme l'autre, hormis quand la poste de Hambourg vient; alors j'ai une compagnie de trois ou quatre personnes dans ma chambre, et nous soupons seuls, parce que ma dépense ne s'étend pas à rassasier dix personnes de denrées si chères. Tout le diver-