<77>fication de se voir refuser, et cela, dans la misère! Je connais votre bon cœur, mon cher ami, et je sais que vous compatirez à cela. Vous pouvez compter aussi que je sais les obligations que je vous dois de ce que vous m'avez tiré de mon malheur, et je vous assure sur mon honneur que je les reconnaîtrai bien envers vos enfants. Mais je vous prie de penser à ma pauvre sœur, et de croire que tout ce qui m'est arrivé à moi ne m'est pas si sensible que ce qui lui arrive; tout ceci soit dit entre nous. Adieu, mon très-cher ami; les effets montreront que je suis homme de parole, et que je suis de tout mon cœur et bien cordialement, etc.

31. AU MÊME.

Ruppin, 25 janvier 1733.



Monseigneur mon très-cher ami,

Je vous rends mille grâces des bons souhaits que vous me faites à l'occasion de l'anniversaire de ma naissance. Vous pouvez compter que pendant toute ma vie, fût-elle égale à celle de Mathusalem, je me ferai une application de vous montrer, et à votre famille, que je ne suis ni ne serai jamais irreconnaissant. Tout ce que j'apprends au sujet de ce qui se passe avec ma pauvre sœur et le margrave de Baireuth m'afflige jusqu'au fond du cœur, et ce qu'il y a de pis, c'est la misère où ils se trouvent. Je leur ai trouvé de l'argent, sans quoi, je crois, ils n'auraient pas le sou. Tenez, mon cher ami, cela est si triste, que je suis tout mélancolique quand j'y pense. Et comment puis-je fournir à leur subsistance, moi qui n'ai pas à subsister moi-même, si quelque autre ne les aide? Il est à la vérité triste d'y avoir recours; mais que faire, mon cher ami? Et après tout, il vaut mieux passer par là que de les laisser mourir de faim.

Je sais toujours que je suis en bonnes mains quand l'on vous parle sur mon sujet, et je ne souhaite jamais de tomber dans de plus mauvaises. Pour ce que le Roi dit, que l'on verrait mon caractère quand je serais marié, je n'y comprends rien, car on le