<98>Car le peuple et le Roi,
Par une foi mutuelle,
Ont juré sur les lois
De se rester fidèles.
Si l'un devient parjure
En déchirant ses liens,
L'autre est libre à son tour
De s'affranchir des siens.
Je crois qu'une sainte fureur m'anime aujourd'hui, et que l'esprit de Cotina et de Pelletiera repose sur ma plume. Le peu de raison qui me reste me fait apercevoir que je suis trop prolixe, et qu'il vaut mieux me borner. Finissons donc, cher Cassubien, et permettez-moi que je vous répète en prose ce que mes vers vous ont annoncé au commencement de ma lettre, et que je vous assure que l'on ne peut avoir plus d'estime, d'amitié et de confiance que le fidèle Gouverneur a en son cher Cassubien.
49. AU MÊME.
18 octobre (1733), de la chère garnison.
Mon très-cher ami,
Voilà donc notre gros fat sur sa bête, ou. pour parler dans le style des gazetiers, le royal électeur élu roi de Pologne. J'en enrage dans ma peau, car j'aimerais mieux le voir tondu que de le voir royaîisé. Mais à chose faite il n'y a guère de remède.
J'ai reçu de la chancellerie un ordre circulaire que l'on n'a qu'à quitter les préparatifs à la guerre, parce qu'il n'y en aura point. Je voudrais donc bien demander votre conseil si j'oserais bien prier le Roi de me permettre d'aller faire un tour à Ansbach et à Baireuth. Pour Ansbach, vous saurez que le Margrave
a Cotin et Pelletier doivent surtout aux satires de Boileau le ridicule indélébile qui est resté attaché à leurs noms. Voyez, au sujet de Cotin en particulier, t. VIII, p. 238.