<XVII>VII. LETTRES DE FRÉDÉRIC A M. ACHARD. (27 mars et 8 juin 1736.)

Antoine Achard, né à Genève en décembre 1696, et, depuis 1724 pasteur de l'église française du Werder, à Berlin, eut l'honneur d'être en relation avec le Prince royal; il était admis aux soupers du mercredi, que faisaient avec Frédéric chez madame de Rocoulle les personnes qu'elle jugeait les plus capables de lui plaire.a Cette liaison donna lieu à une correspondance dont M. Formey a publié deux lettres dans ses Souvenirs d'un citoyen, t. I, p. 3-12. Ce sont ces deux lettres, imprimées par Formey sur les manuscrits originaux, que nous reproduisons. En 1740, le jeune roi, déjà occupé de ses projets de guerre, entra un jour à l'improviste dans l'église du Werder, où M. Achard prêchait. Il se trouva par hasard que le sermon roulait sur la guerre, sur les malheurs qu'elle entraîne à sa suite, sur la folie des conquérants, etc. L'orateur y avait inséré la harangue des Scythes à Alexandre.b Le Roi fut fort irrité de cette sortie, et s'en alla en disant : « De quoi se mêle Achard? et lui appartient-il de traiter ces matières? » Le pasteur Achard mourut à Berlin le 2 mai 1772. On a de lui deux volumes de sermons. Frédéric le nomme au commencement de l'Épître à mon esprit, t. X, p. 248.

VIII. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC M. DE BEAUSOBRE. (8 janvier - 28 décembre 1737.)

Isaac de Beausobre, né à Niort en Poitou, le 8 mars 1659, et pasteur de l'église française de Berlin, mourut dans cette dernière ville le 5 juin 1738. Frédéric lui entendit prêcher, le dimanche 11 mars 1736, un sermon qui fit sur lui une impression assez favorablea pour qu'il désirât connaître personnellement cet ecclésiastique. Une liaison intime se forma dès lors entre eux. Le Roi a dit lui-même à Former qu'il n'avait jamais entendu que deux prédicateurs dont il eût été sa-


a Voyez ci-dessous, p. 167, 206 et 207.

b Voyez t. VIII, p. 299.

a Voyez ci-dessous, p. 115-117, la lettre de Frédéric au comte de Manteuffel, du 11 mars 1736.